What research is required on wetlands in Atlantic Canada?
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Quels besoins en recherche sur les milieux humides au Canada Atlantique ?Dans le souci de ne pas altérer les propos des intervenants lors de la table ronde, la transcription ci-dessous a été faite sans traduction et en respectant la langue de chaque locuteur.
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Marion Tétégan Simon
Line Rochefort André Robichaud Gail Chmura Jeff Ollerhead Alain Patoine |
Modératrice de la table ronde. Directrice scientifique du volet « Tourbières et sols » de l’IRZC
Professeur titulaire au Département de phytologie de l’université Laval et directrice du Groupe de Recherche Écologique en Tourbière Professeur de géographie à l’Université de Moncton Campus de Shippagan (UMCS) Professeur agréée au département de géographie de l’Université de McGill Membre du département de géographie de l’Université de Mount Allison et Directeur du Coastal Wetlands Institute Professeur en gestion de l’environnement et en développement durable et zone côtière à l’UMCS |
Bonjour à tous. Merci aux panelistes d’avoir accepté d’être à cette table ronde. (Marion présente chaque membre du panel). Quel est votre avis sur des thématiques en recherche et développement qui devrait être porté à l’attention du public ?
Plusieurs milieux humides sont en quelque sorte des archives écologiques du climat dû à leurs accumulations de matière végétale sur des périodes allant jusqu’à dix mille ans dans certaines tourbières. Par exemple, dans les tourbières ombrotrophes, il est possible d’obtenir un enregistrement de végétation sur plusieurs milliers d’années, expliquant comment l’environnement change lorsqu’elle est soumise à diverses perturbations (exemple des feux). Sur la côte Est du Nouveau-Brunswick, on retrouve des tourbières côtières érodées par la mer. Le profil de la côte est excellent pour y étudier les couches de matière organique. Malheureusement, les études de paléontologie sont très longues et très peu nombreuses dans notre région. Ce qui est intéressant, c’est la façon dont les différents habitats interagissent entre eux : comment se fait la connexion entre un marais et une forêt adjacente, du milieu urbain au plan d’eau… Dans les études continentales, il est possible de prédire la qualité de l’eau en fonction de la forme du bassin versant. Dans les milieux côtiers, il est plus complexe de faire de telles prédictions lorsqu’on a des écosystèmes tels des marais salés, qui altèrent les caractéristiques de l’eau. Une question que je me pose c’est jusqu’à quel point ou par quelles mesures les caractéristiques d’écosystèmes terrestres et aquatiques peuvent être bien établies en milieu côtières ! Aussi, les marais salés sont connus pour leurs exportations de matière en suspension dans les eaux. À quel point cet apport en matière, provenant du sol du marais, se propage dans une chaîne alimentaire ? On ajoute à cette question l'impact des activités humaines, telle l’extraction de la tourbe, qui perturbe le territoire et ainsi la qualité de l’eau. Jusqu’à quel point ces perturbations sont-elles présentes dans la chaîne alimentaire ? (organismes photosynthétiques, herbivores, consommateurs primaires et secondaires, les organismes filtreurs, etc.). Le Nouveau-Brunswick est sur un territoire relativement peu perturbé et c’est l’occasion d’étudier ces écosystèmes au naturel. Voici une liste des thématiques dont je souhaite établir.
For me :
We have a good amount of knowledge on bog and saltmarshes but the other wetlands, such as fresh water marshes and fresh water bogs, are poorly studied. We have to prove that this carbon is accumulating in that system, within a restoration condition. Those condition of accumulation is subject to the environment. And that environment is different from place to place (coastal morphology). Something I would like to add to the carbon taxation, you cannot get carbon credit on restoration projects that were already in place and in protected area. Another project or possibility is the agricultural uses, more specific artisanal uses, of salt marshes. This would cause a confrontation with some of the use animals make of that land. The harvesting of hay in salt marshes was known for its particular flavor in livestock. The meat was sold on special market. Qu’est-ce qui devrait être mis en place pour pouvoir concrétiser ces projets ? Notre mode de fonctionnement, en tant que chercheurs (et autant pour d’autres domaines), est un système de gestion cloisonné. Il a peu de communication horizontale ou transversale. De là, peu de partage a lieu. Pour contrebalancer ce problème de communication, on commence à appliquer des modèles de gestion intégrée. C’est important d’intégrer ce nouveau mode de gestion afin de faciliter le développement de projet. Afin de mieux cerner l’impact de nos actions ainsi que de nos recherches sur le territoire, il est nécessaire d’avoir plus de collaboration entre les chercheurs universitaires et les chercheurs de l’industrie privée. L’équipement de recherche représente un gros investissement. Bien souvent, on le voit comme l’unique façon de découvrir des avancés dans les recherches. Toutefois, ce n’est pas tous les chercheurs ou institutions qui peuvent financer l’acquisition de tels équipements sophistiqués/lourds. Pourtant ce n'est qu’un mode de penser que plus d’équipement résulte en une recherche plus poussée. Il est très faisable de porter des recherches très avancées sans avoir recours à de nouveaux équipements lors de chaque projet. Embaucher des étudiants gradués est l’une des meilleures façons de concrétiser des projets. Ils sont dédiés, entrepreneurs et envoûtés par la recherche. Un bon moyen de financer la recherche c’est à travers des bourses ou programmes qui nécessitent l’implication d’étudiants. Même si l'on a quelques bourses des fois, ce sont les étudiants qui manquent. Encourage financial infrastructures that promote the collaboration between researchers from different institutions (academic or not) rather than competition. To have a base line for the collection of data and access to it in a more useful way (ex: for big research). Just like LIDAR, it’s a pay by use and all the data is private. You never know if someone before you scanned the area that you are working on. No link or collaboration can be established between potential partners. A substitute to LIDAR is picture/data collected form UAV (digital elevation model). But such technology requires a permit from the Department of Transportation Canada. Getting that permit can be time consuming while some provinces can get an answer within a month or two. It would be useful to know how those permits are delivered and also who is in charge of those permits. To get significant amount of money for research that is not industrial base or for the benefit of an industry, is very hard to achieve. We need to get partners from those industries to get grants. To make contacts with potential partners requires something like this symposium. It’s so hard sometime to get across boundaries to meet people and we are all busy, but it’s necessary to make those links with other researchers from the academic and industrial world. One thing I don’t see represented here, but mention is the first nation. They should be part of this conversation because of their traditional knowledge and also, funding wise, it would be beneficial for all parties. Étant membre du centre d’étude nordique, j’ai eu l’occasion de réaliser et de mettre en place des projets impliquant la collaboration des communautés Inuits du nord du Québec. Aujourd’hui, on retrouve une vague de compagnie qui vogue autour de l’écologie des milieux typiquement utilisés par les premières nations ou pour restaurer des milieux humides afin d’en faire une utilisation artisanale. Ces compagnies encrées dans les communautés sont des partenaires idéaux. Il faut développer ou apporter cette vague de compagnie communautaire de Premières Nations au Nouveau-Brunswick pour établir de nouveaux horizons de recherche, de restauration et de marché. Une ressource qui n’est pas pleinement valorisée et exploitée est les connaissances locales. Premières Nations ou autres, ils n’ont peut-être pas l’esprit scientifique, mais ils ont le sens de l’observation. Ces observations du territoire sur de longues périodes sont très utiles pour comprendre nos résultats et pour comprendre le passé. (Alan Hanson Federal government) To add a few perspectives from Environment Canada, the Canadian environmental assessment act “see 2012’’ had a panel in which the need for projects based on environmental assessment was launched. Like basic information on ecosystems to fully understand our impact on project and to make the results available to everyone. The Atlantic Ecosystem Initiative launched a coastal restoration fund to help projects that aim to protect coastal habitat. There is also the Environmental damage fund for those who are evicted for environmental reasons. There is also the National Wetland Conservation Fund and within the government of Canada, we also establish grad student funding arrangement to help research by contribution agreement. (Randy Milton Government of Nova-Scotia) As for Nova-Scotia, we find that a lot of our research is site specific. Moving into the landscape management, we really realise the intense pressure we inflicted on the land. However, we really don’t have a model in place to say what is happening at a landscape level when we do our planning. We can plan now what the coast will be like in a 100 years, but at the same time, not how we are incorporating projected climate change into wetland scape planning. Still now we base our planning on historical data. We are not looking at how animal or others will adapt to the climate change, invasion that will occur and other changes. What is going to happen, under projected climate change, to those systems (ecological process, nutrient cycles, etc.) and how we will put this information into models that deal from a landscape perspective instead of a site specific perspective? There is a real tension about looking back (historical vs local knowledge) and trying to explain to communities that everything that they may know of a system may not apply in 15 years. (comment) On behalf of some NGOs, I would like to present some partnership opportunities related to Nature Conservative Canada for restoration project for those who are interested. There is this mindset that when you do a restoration project or compensation, it should be beside or in the same region than the impacting activity. Restoring and compensating is good! But at the same time, this compensation happens in a place where there is a lot of similar projects going on at the same time or very close in time. It would be interesting to compensate / restore in a place where there aren’t a lot of those projects in place. Encore une fois, merci à tous pour votre participation ! |
Other comments / Autres commentaires
Paul Arp, University of New-Brunswick, Forest Watershed Research Center / Université du Nouveau-Brunswick, Centre de recherche sur les bassins versants forestiers
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Jean-Yves Daigle, Canadian Society for Peat and Peatlands Chairman / Président de la Société canadienne de la tourbe et des tourbières
Comme André a mentionné durant la table ronde, il a apprécié les informations "populaires" des résidents de Ste-Marie-St-Raphael ou Le Goulet concernant leurs observations sur l'érosion de la côte dans leur village. On peut juger que l'interprétation scientifique que ces personnes en font, peut parfois être erroné, plutôt basé sur des mythes, mais ils peuvent nous fournir des infos "archives non-publiées". Ces dernières peuvent aussi aider dans le développement d'un meilleur protocol de recherche. Donc de la formation pour les chercheurs!
En retour, on dit souvent que la population ne connaît pas les fonctions et l'importance des terres humides et zones côtières. Au lieu de s'en plaindre, les chercheurs devraient prendre une petite partie de leur temps pour redonner à la communauté une version simplifiée, vulgarisée, non-biaisée et non-alarmiste de leurs travaux. Après tout, c'est leur ''argent des taxes" qui crée leur emplois et qui subventionne leurs travaux de recherche. Je suggère ici bien plus qu'une conférence "pette bretelles" de 15 minutes à une réunion mensuel d'un club social local. Aussi, trop souvent les seuls informations accessibles au publique sont dans un court article rédigé par journaliste-chroniqueur qui n'a pas vraiment compris l'essentiel et vise plutôt un titre et contenu tape-l'œil. Il devrait y avoir plutôt un contenu du genre: c'est quoi la situation...c'est quoi on a fait... qu'est-ce que ça donné... où "ça fit dans le grand portrait" et comment la société va bénéficié de ces résultats. Le contenu devrait être simple et cette formule devrait être utilisée à tous les niveaux de l'école primaire au niveau collégiale et universitaire. Donc de la formation pour la société! La recherche développe de nouvelles connaissances et on en est fier, avec raison, de publier ses travaux dans des revues avec comité de lecture. Et le cycle recommence pour poursuivre les demandes de financements...recherches ...publications. Je crois que l'IRZC a les capacités de mieux rendre publique les retombés de leurs travaux au niveau de la société en général. En retour, les gens y verront bien plus qu'une belle coquille de bâtiment mais la pertinence de ce qui se fait. La communauté scientifique portera toujours jugement sur la qualité des travaux et résultats qui crée la base pour attirer la collaboration. En terminant, bravo pour l'évènement, excellent d'un bout à l'autre. Comme on dit des fois, j'en ai vu bien d'autres et vous pouvez être fier de ce que vous avez livré! |